COVID 19 – Comment réduire très rapidement les salaires, supprimer des variables, un 13ème mois, des reliquats de congés ou de RTT, etc.

Les conséquences économiques, donc sociales, de la crise sanitaire due à la Covid-19 conduisent certains employeurs à mobiliser des outils permettant de s’adapter aux difficultés rencontrées, parmi lesquels l’accord de performance collective (APC).

Celui- ci permet de réduire les salaires, supprimer des primes, supprimer des reliquats de congés ou RTT cumulés d’années, etc. : les salariés ne peuvent s’y opposer. S’ils s’y opposent l’employeur peut les licencier sans risque prud’hommal.

Comment faire ?

  1. Qui peut conclure un APC ?

Toutes les entreprises quelle que soit leur taille, même l’entreprise de 3 salariés.

  1. Avec qui conclure l’accord ?

Avec un délégué syndical, des élus du CSE ou un simple salarié.

  1. Que peut-on supprimer dans un accord « APC » ?

Un accord de performance collective peut :

  • aménager la durée du travail, ses modalités d’organisation et de répartition ;
  • aménager la rémunération dans le respect des salaires minima hiérarchiques ;
  • déterminer les conditions de la mobilité professionnelle ou géographique interne à l’entreprise.
  1. Exemples de ce que vous pouvez faire

Durée du travail :

  • ajustement de la durée du travail
  • réduire le taux de majoration des heures supplémentaires
  • réduction de 50 % du montant de la pause payée
  • modifier les horaires de travail, etc.

Rémunération :

  • réduire les salaires de 20% (dans le respect des minimas conventionnels) pendant 1 an
  • supprimer la prime annuelle prévue par la convention collective
  • suppression d’une prime de treizième mois
  • suspension de toute rémunération variable quel qu’en soit l’intitulé ou la dénomination au titre de l’exercice fiscal 2020 et 2021 en raison de la crise
  • suppression des indemnités historiques permettant de financer le repas et le transport de manière forfaitaire pour l’ensemble des collaborateurs
  1. L’employeur doit-il prendre des engagements en contrepartie ?

Non.

Mais souvent on insère des clauses de revoyure dans l’accord ou des engagements de ne pas licencier les salariés qui acceptent. Mais ce n’est aucunement obligatoire.

  • Le salarié peut-il refuser la modification de son contrat

Les salariés ont un mois pour se positionner : s’ils refusent ils sont licenciés et le licenciement ne peut pas être remis en cause par le Conseil de prud’hommes. L’employeur dispose d’un délai de deux mois à compter de la notification du refus du salarié pour engager une procédure de licenciement.

Benjamin Louzier
Avocat Associé