D’après un projet d’Ordonnance et un projet de décret, voici ce qui va changer au 1er novembre prochain :
- Le maintien du dispositif exceptionnel jusqu’au 31 octobre
Le dispositif exceptionnel d’activité partielle ne devrait pas s’éteindre après le 30 septembre et continuerait à s’appliquer jusqu’au 31 octobre. Il serait mis en œuvre dans les conditions applicables depuis le 1er juin : une indemnité d’activité partielle à 70 % de la rémunération brute de référence (rémunération brute servant d’assiette à l’indemnité de congés payés) versée aux salariés et une allocation d’activité partielle à 60 % de cette rémunération ou 70 % dans les secteurs particulièrement affectés par l’épidémie.
2. A compter du 1er novembre
Au 1er novembre, le taux de l’indemnité d’activité partielle de droit commun versée aux salariés passerait de 70 % à 60 % de la rémunération brute de référence. Le calcul de l’indemnité serait désormais assorti d’un plafond à 60 % de 4,5 Smic (27,41 € par heure ou 4 156,43 € sur un mois en 2020). De même, l’indemnité versée par l’employeur ne pourrait excéder la rémunération nette horaire habituelle du salarié.
Le taux horaire de l’allocation d’activité partielle versée à l’employeur pour compenser le versement des indemnités d’activité partielle serait revu à la baisse. Son montant passerait de 70 % à 36 % de la rémunération brute de référence, son plafond passant ainsi à 36 % de 4,5 Smic (16,44 € par heure ou 2 493,86 € sur un mois en 2020).
Quant au plancher de l’allocation, il serait également réduit à 7,23 € au lieu de 8,03 € (le Smic horaire net). Ce montant resterait inapplicable aux alternants qui font l’objet d’une prise en charge spécifique.
3. Des taux encore majorés pour les employeurs les plus touchés
Le taux d’indemnisation des salariés serait maintenu à son niveau applicable depuis le début de la crise sanitaire, soit 70 % de la rémunération brute de référence dans les entreprises des secteurs protégés ou dans celles fermées par décision de l’autorité administrative du 1er novembre jusqu’au 31 décembre 2020.
• Dans les secteurs particulièrement affectés par les conséquences de l’épidémie de Covid-19, la prise en charge ne serait plus intégrale, mais l’allocation d’activité partielle atteindrait 60 % de la rémunération brute de référence. Comme dans le cadre du décret nº 2020-810 du 29 juin 2020, les secteurs concernés seraient listés dans deux annexes, étant précisé que ces listes ont été remaniées. La première viserait 49 secteurs relevant du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration, du sport, de la culture, du transport aérien et de l’événementiel. La seconde en regrouperait 46 dont l’activité dépend de celles des secteurs de la première liste, mais ne concernerait que les entreprises ayant subi une diminution de chiffre d’affaires d’au moins 80 % durant la période comprise entre le 15 mars et le 15 mai 2020. Cette diminution resterait appréciée : soit en fonction du chiffre d’affaires constaté au cours de la même période de l’année précédente ; soit par rapport au chiffre d’affaires mensuel moyen de l’année 2019 ramené sur deux mois (moyenne éventuellement calculée depuis la date de création de l’entreprise jusqu’au 15 mars 2020 lorsque cette création est postérieure au 1er juin 2019).
• Le taux de l’allocation d’activité partielle serait fixé à 70 % de la rémunération brute de référence et permettrait donc encore une prise en charge intégrale pour les employeurs dont l’activité principale implique l’accueil du public et est interrompue du fait de l’épidémie de la Covid-19 en application d’une obligation légale ou réglementaire ou d’une décision administrative (à l’exclusion des fermetures volontaires). Pour ces employeurs, le plancher de l’allocation d’activité partielle serait fixé à 8,03 €.
4. L’indemnisation des alternants
De manière spécifique, le projet d’ordonnance prévoit de maintenir après le 1er octobre le niveau d’indemnisation accordé aux salariés en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation au même niveau que celui garanti par le dispositif exceptionnel d’activité partielle.
5. Une durée d’activité partielle réduite
La durée d’autorisation de mise en activité partielle serait limitée à 3 mois au lieu des 12 mois prévus dans le cadre du dispositif exceptionnel. Cette autorisation pourrait être renouvelée dans la limite de six mois, consécutifs ou non, sur une période de référence de 12 mois consécutifs. Cependant, les périodes d’activité partielle autorisées avant le 1er novembre 2020 ne seraient pas prises en compte dans le calcul de cette durée limitée à six mois.
6. La consultation régulière du CSE
Dans les entreprises ayant été autorisées à recourir à l’activité partielle, le comité social et économique (CSE) devrait être informé des modalités de recours à l’activité partielle au moins tous les trois mois, ainsi qu’avant chaque demande de renouvellement d’autorisation.
7. L’abrogation du délai d’instruction de deux jours
Le délai au terme duquel le silence de l’administration vaut acceptation implicite d’une demande préalable d’autorisation d’activité partielle a été ramené à deux jours en raison de la crise sanitaire. Cette mesure prévue jusqu’au 31 décembre 2020 s’éteindrait finalement au 1er octobre 2020. À compter de cette date le délai de droit commun de 15 jours serait donc de nouveau appliqué.
Benjamin Louzier
Avocat Associé