Contrat public : perte des qualifications requises pour la candidature en cours de procédure

Contrat public : perte des qualifications requises pour la candidature en cours de procédure

1. Pour candidater à un marché public les opérateurs économiques ont la possibilité de s’accorder dans le cadre d’un groupement ou, sans former un tel groupement, de s’appuyer sur les capacités et compétences d’un opérateur tiers.

Cette dernière possibilité est expressément prévue par l’article 48-II du décret du 29 mars 2016 relatif aux marchés publics (cet article devant être lu à la lumière de l’article 63 de la directive 2014/24 dont il est issu). Précisons que cette possibilité existait déjà auparavant à l’article 45-III du Code des marchés publics (dans des termes un peu différents).

Pour bénéficier de cette possibilité, le candidat (principal) doit, dans les conditions fixées par la réglementation et selon les exigences de la consultation (qui doivent donc être vérifiées au cas par cas), produire la documentation requise (documents relatifs aux capacités et références de l’opérateur tiers, engagement de ce dernier de les mettre à disposition pour l’exécution du marché – cf. art. 50 du décret du 25 mars 2016). Lire la suite

No forum before French courts for brutal termination of commercial relations when the clause giving jurisdiction to a foreign court refers to any dispute arising from the agreement (art. L442-6 I 5° C. Com.).

No forum before French courts for brutal termination of commercial relations when the clause giving jurisdiction to a foreign court refers to any dispute arising from the agreement (art. L442-6 I 5° C. Com.).

French court cannot rule on a dispute on the merit of brutal termination of commercial relations when the contract gives jurisdiction to a foreign court for any dispute arising from the agreement (Court of Cassation, Commercial Section, July 5, 2017, no. 16-13862) confirms the absence of jurisdiction of the French courts in the presence of a clause conferring jurisdiction.  Lire la suite

Une clause attributive de compétence large pour échapper au juge français en cas de rupture brutale des relations commerciales établies (art. L442-6 I 5° C. Com.) : c’est possible.

Une clause attributive de compétence large pour échapper au juge français en cas de rupture brutale des relations commerciales établies (art. L442-6 I 5° C. Com.) : c’est possible.

La Cour de cassation (chambre commerciale, 5 juillet 2017, n° pourvoi : 16-13862) confirme l’incompétence des juridictions françaises en présence d’une clause attributive de compétence.

Une société s’estimant victime d’une rupture des relations commerciales établies par son partenaire allemand l’avait assignée devant le tribunal de commerce de Paris. La société allemande a soulevé l’incompétence des juridictions françaises au profit des tribunaux allemands, en se fondant sur une clause attributive de juridiction.  Lire la suite

Plateformes e-commerce : Amazon hébergeur (Concurrence v. Samsung / Amazon) (II)

Plateformes e-commerce : Amazon hébergeur (Concurrence v. Samsung / Amazon) (II)

La Cour de cassation a rendu un arrêt le 5 juillet 2017 (chambre commerciale, N° pourvoi : 14-16737) qui rappelle en particulier les principes de l’absence de responsabilité de l’hébergeur.

Après une première procédure, Concurrence avait réassigné Samsung, ainsi que la société Amazon services Europe, établie au Luxembourg, pour obtenir de celle-ci le retrait de toute offre en place de marché portant sur des produits Samsung sur ses sites « amazon.fr », « amazon.de », « amazon.co.uk », « amazon.es » et « amazon.it ».  Lire la suite

Plateformes e-commerce : le juge français est incompétent pour statuer sur les litiges impliquant les sites internet étrangers de distribution ne visant pas le public français (Concurrence v. Samsung / Amazon) (I)

Plateformes e-commerce : le juge français est incompétent pour statuer sur les litiges impliquant les sites internet étrangers de distribution ne visant pas le public français (Concurrence v. Samsung / Amazon) (I)

La Cour de cassation a rendu un arrêt le 5 juillet 2017 (chambre commerciale, N° pourvoi : 14-16737) sur la compétence du juge français à enjoindre des sites ou plateformes e-commerce étrangères.

Samsung avait résilié un contrat de distribution sélective de produit haut de gamme avec la société Concurrence, car elle commercialisait des produits via une place de marché et violait la clause du contrat qui le lui interdisait. Concurrence l’a assignée afin d’obtenir la livraison de ces produits sans être tenue de respecter cette clause. Ses demandes avaient été rejetées le 25 octobre 2012 en matière de référé.  Lire la suite

Expertise contradictoire : du changement

Expertise contradictoire : du changement

Une personne physique fait l’acquisition d’un véhicule auprès d’un concessionnaire. Après qu’une panne soit survenue, cette dernière assigne le concessionnaire vendeur en référé afin de demander une expertise judiciaire. La cliente assigne le concessionnaire au fond en résolution de la vente, le concessionnaire décide de son côté d’appeler en garantie le constructeur automobile.

La Cour d’appel, suivant la jurisprudence constante en la matière, déclare inopposable au constructeur le rapport, ce dernier n’ayant pas été convoqué aux opérations d’expertise ce qui lui aurait permis, le cas échéant, de faire connaître à l’expert son point de vue technique.  Lire la suite

Affaire Intel : La Cour annule l’arrêt du Tribunal condamnant Intel à une amende de 1,06 milliard d’euros pour abus de position dominante dans le cadre de rabais liés à une exclusivité d’approvisionnement

Affaire Intel : La Cour annule l’arrêt du Tribunal condamnant Intel à une amende de 1,06 milliard d’euros pour abus de position dominante dans le cadre de rabais liés à une exclusivité d’approvisionnement.

Le 13 mai 2009, la Commission avait condamné Intel à la plus importante amende jamais vue de 1,06 milliard d’euros pour avoir abusé en violation des règles de concurrence de l’Union européenne et de l’Espace économique européen (EEE), de sa position dominante sur le marché des processeurs. Intel était mise en cause pour avoir entre 2002 et 2007, mis en œuvre une stratégie destinée à exclure du marché son seul concurrent sérieux, Advanced Micro Devices (AMD), en accordant des rabais à 4 fabricants d’ordinateurs, sous réserve qu’ils achètent auprès d’elle la totalité ou la quasi-totalité de leurs processeurs x86 et procédant à des paiements auprès d’un distributeur contre le même engagement.  Lire la suite

Pas de relations commerciales établies en cas d’aléa concurrentiel résultant d’une mise en concurrence par appel d’offres

Pas de relations commerciales établies en cas d’aléa concurrentiel résultant d’une mise en concurrence par appel d’offres.

Conformément à l’article L 442-6-I 5° du code de commerce, est considérée comme brutale la rupture des relations commerciales établies sans préavis tenant compte de la durée des relations.

Dans un arrêt de la Cour d’appel de Paris du 5 juillet 2017, les juges ont fait une interprétation stricte de la notion de relations établies. En l’espèce, la poursuite des relations au-delà de la durée de cinq ans initialement prévue entre les parties était conditionnée à une mise en concurrence avec plusieurs entreprises, un appel d’offres ayant été annoncé cinq mois avant sa mise en œuvre.  Lire la suite

L’aveu au cours de l’entretien préalable valide le licenciement

L’aveu au cours de l’entretien préalable valide le licenciement.

Dans une décision intéressante, la Cour d’appel d’Aix en Provence (CA Aix-en-Provence 7-7-2017 n° 15/01229) juge que les mentions portées sur le compte-rendu d’entretien préalable au licenciement, au cours duquel le salarié a admis les faits qui lui étaient reprochés, ont valeur d’aveu extra-judiciaire et peuvent être produits devant le juge à titre de preuve, dès lors que :

  • l’intéressé ne justifie pas d’une erreur de fait lui permettant de se rétracter,
  • qu’il a été régulièrement et pleinement informé de sa convocation à l’entretien préalable dans les délais requis,
  • et de la possibilité de se faire assister au cours de l’entretien.

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Franchise – Non-réaffiliation : la sanction de l’imprécision

Franchise – Non-réaffiliation : la sanction de l’imprécision.

L’invocation d’une clause de non-réaffiliation emportant interdiction d’affiliation à un concurrent « pour une durée d’un an et sera limitée au territoire concédé » à savoir le magasin n’avait pas convaincu la cour d’appel. Le franchiseur soutenait devant la cour de Cassation « qu’en retenant cependant que « rien dans le contrat, notamment dans l’article 13 et l’article 1, ne permet de savoir quelle est son étendue géographique, le « territoire concédé » visé par l’article 13. 2, s’il s’agit de la zone de chalandise, n’étant pas défini », la cour d’appel a dénaturé le contrat de franchise et violé l’article 1134 du code civil ».  Lire la suite

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